les algues, trésor de la mer
Qu’elles soient vertes, brunes ou rouges, les algues font partie de ces nouveaux aliments qui présentent un intérêt nutritionnel immense. Riches en protéines végétales et connues pour être hautement détoxifiantes, les algues révèlent aussi une saveur subtile, de très iodée à presque torréfiée, qui plaira à tous les amoureux de la mer et saura séduire les autres.
POURQUOI LES ALGUES SONT-ELLES SI BONNES POUR LA SANTÉ ?
On en trouve d’eau douce ou d’eau salée. Les algues, ces « légumes de la mer », manifestement sont à part dans le règne. Dans leur composition, elles ne ressemblent à rien d’autre dans le monde végétal. Elles sont uniques.
Traditionnellement consommées en Asie, on les découvre en Occident au moment où les suhis arrivent dans nos assiettes. C’est Porphyra umbilicalis que nous connaissons le mieux, la Nori, riche en vitamines A et B12, plutôt rare dans le monde végétal et fondamentale pour la formation des globules rouges. Notre « steak de la mer » contient aussi beaucoup de vitamine C, de cuivre, de fer et de manganèse, autant de nutriments réputés pour augmenter les capacités cérébrales, immunitaires et physiques. Le mot Nori, en japonais, désigne l’espèce d’algues comestibles Porphyra.
Aujourd’hui, la liste des « végétaux de la mer » utilisés en cuisine s’allonge. On découvre la laitue et les spaghettis de mer, le kombu (aussi appelé varech), la dulce ou algue bretonne, le wakamé et son goût très prononcé rappelant la noisette.
Souvent évoquées lorsque l’on aborde la question des remèdes naturels qui soutiennent l’immunité, les algues sont indiquées dans la prévention des maladies cardio-vasculaires, du diabète ou encore de l’hypertension. Elles sont unalicament, un aliment avec des propriétés thérapeutiques.
Quant à la maladie du siècle, le cancer, de nombreuses études commencent à montrer que les algues auraient un effet protecteur notamment face aux cancers hormono-dépendants comme le cancer du sein ou de la prostate.
En Asie, on observe moins de cas de ce type de cancer et on a longtemps pensé que c’était grâce à la faible consommation de produits laitiers et de viandes chez les asiatiques.
Explication : les hormones de croissance présents en grande quantité dans les laitages permettent au veau de grossir de plusieurs centaines de kilos en quelques semaines. Lorsque les laitages sont consommés par l’homme alors que leur fonction est de nourrir le petit de la vache, ces hormones participent à la croissance de TOUTES les cellules, les bonnes comme les mauvaises.
Il semblerait que les algues aient elles aussi une responsabilité dans la protection contre les cancers hormono-dépendants. D’après le professeur David Khayat, chef de service en cancérologie à la Pitié-Salpêtrière à Paris, un des caroténoïdes du wakamé est capable de diminuer la viabilité des cellules cancéreuses du côlon et certaines algues pourraient réduire les effets néfastes des oestrogènes et donc avoir un rôle protecteur contre les cancers hormonaux-dépendants dont les tumeurs se nourrissent d’hormones.
COMPOSITION ET INTÉRÊT NUTRITIONNEL DES ALGUES
1. Leur teneur en protéines en fait une alternative aux produits carnés et aux laitages.
Peu de végétaux dans le règne contiennent tous les acides aminés essentiels pour constituer une protéine complète. C’est le cas du soja par exemple, qui contient 25% de protéines mais en réalité peu d’autres végétaux sont dans son cas.
La lentille, par exemple, est souvent citée comme la « reine des protéines végétales » mais sa faible teneur en lysine (un des 8 acides aminés essentiels) ne lui permet pas la classification parmi les protéines « complètes » comme les oeufs, la viande ou le poisson. Il faut associer la lentille à un produit céréalier ou oléagineux (riz semi-complet, quinoa, millet / noix, noisette, amande, …) pour profiter pleinement de son apport protéique.
En revanche, les protéines contenues dans les algues rouges se trouvent en quantité importante : elles correspondent à 8 à 47% de leur poids sec. Les algues sont donc à conseiller vivement en cas de régime végétarien.
2. Les algues, reines de la détox grâce à leur richesse en chlorophylle
On entend souvent dire que la spiruline est une algue. En réalité, il s’agit d’une espèce de la famille des cyanobactéries. C’est plutôt une « une micro-algue » dont les pigments lui confèrent une somptueuse couleur bleu-vert qui enchante les préparations culinaires dont elle entre dans la composition.
Originaire des lacs de la ceinture tropicale, de l’Inde au Mexique en passant par le Tchad, elle est aujourd’hui cultivée un peu partout en France, dans des bassins aux conditions spécifiques. Elle existe depuis plus de trois milliards d’années et on dit qu’elle est l’aliment le plus riche de la planète sur le plan nutritionnel.
Elle contient 50 à 70%de son poids en protéines, une quantité phénoménale de vitamines, de minéraux, d’oligo-éléments, des caroténoïdes et de la chlorophylle, connue pour avoir des propriétés extraordinaires de détoxination de l’organisme. Son pigment bleu, la phycocyanine, est très antioxydant : il piège les radicaux libres pour protéger la cellule de l’oxydation.
Sa cousine, la micro-algue Klamath, première bactérie apparue sur Terre, vient du lac du même nom, situé en Oregon aux Etats-Unis, à l’eau particulièrement pure. 70% du poids sec de la klamath sont des protéines. Sa richesse en Oméga 3 lui confère une qualité de soutien la mémoire et de la concentration.
La Klamath et la spiruline sont des supers-aliments santé. Néanmoins, leur teneur en protéines est importante et elles ne doivent pas être consommées en trop grande quantité si elles s’incluent dans un régime carné car elles pourraient surcharger le travail des reins, nos organes filtres qui éliminent les résidus protéiques.
3. Une richesse exceptionnelle en iode
Leur goût fortement iodé nous rappellent à chaque bouchée que les algues oeuvrent en faveur de notre thyroïde. Ce micro-nutriment est une des composantes principales des hormones thyroïdiennes qui ont pour fonction la régulation de la température corporelle, du métabolisme, du système nerveux, de la croissance et de la reproduction.
Quand on manque d’iode, on est fatigué, déprimé, constipé, parfois en surpoids. Autant de signes qui peuvent parler d’une thyroïde fatiguée qui aurait bien besoin d’être reboostée. Lorsque l’on vit près de l’Océan, c’est plus rare. Les embruns profitent à cette petite glande en forme de papillon située à la base du cou. Mais si l’on en est éloigné et que l’apport en iode ne se fait ni par l’ajout de sel de table ni par les algues et/ou les fruits de mer, alors la carence peut commencer.
Attention toutefois à ne pas trop en consommer en cas d’hyperthyroïdie. Nous ne le répèterons jamais assez : ce n’est pas parce que c’est naturel que c’est sans risque. Nombreux sont les fervents défenseurs de leur citron tiède le matin qui se sont abîmé l’émail des dents.
Les algues, comme d’autres alicaments, doivent être consommées en conscience, en quantité juste, dans la gratitudede ce que ce produit merveilleux de la mer peut offrir, mais de manière équilibrée comme toute autre consommation. Choisissez-les biologiques et rappelez-vous que ce qui vient des mers et des océans aujourd’hui est rarement de qualité. Sélectionnez et vous profitez un maximum de leurs bénéfices.
UNE FONCTION CHÉLATRICE
Au-delà de leurs propriétés nutritionnelles et détoxifiantes voire thérapeutiques, les algues seraient capables de piéger certains métaux lourds. La chlorelle, par exemple, associée à l’ail des ours, participerait activement à la mise en circulation de ces éléments chimiques métalliques et à leur élimination.
Le mercure, l’aluminium, le cadmium sont des éléments présents en quantité importante dans l’eau de boisson, dans les peintures, dans certains vaccins et certains amalgames dentaires, dans les poissons gras également, essentiellement le thon. De l’agriculture à l’industrie : les sources sont partout. Une fois dans l’organisme ils sont stockés dans les os, le foie, les reins et certains auraient des effets cancérigènes. Beaucoup font partie des facteurs favorisant les maladies neuro-dégénératives comme Alzheimer ou Parkinson. Ils ne sont pas à prendre à la légère.
Le wakamé, parmi les algues alimentaires, est celle qui contient le plus d’acide alginique, un chélateur très efficace pour drainer les métaux lourds. Il est premier sur le podium des aliments détox.
Enfin, la teneur en calcium de certaines algues est aussi recherchée par les végétariens et végétaliens. L’idée selon laquelle les laitages sont les seuls et uniques aliments capables d’apporter la dose journalière nécessaire en calcium est à remettre en question voire dépassée depuis longtemps. Le wakamé, encore lui, n’est pas seulement un puissant détoxifiant mais il est aussi le champion végétal du calcium.
A vos assiettes : en paillettes, fraîches ou en tartare, en nous familiarisant avec les algues, nous faisons un grand geste santé.
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Mathilde Marecaille,
Naturopathe à Biarritz
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