Les effets du jeûne sur notre corps
Le jeûne est une pratique de plus en plus courante qui permet de purifier l’organisme en profondeur tout en s’allégeant de quelques kilos. Pour faire face à la privation de nourriture et continuer à alimenter les organes en nutriments, l’organisme met en place des mécanismes ingénieux. Quels sont les effets du jeûne sur le corps ? Que se passe-t-il lorsque l’organisme n’est plus alimenté régulièrement ? Découvrons ensemble les différentes étapes d’un jeûne prolongé.
L’alimentation, source d’énergie de notre corps
Pour fonctionner correctement, le corps a besoin d’énergie, un carburant qu’il puise principalement dans les aliments ingérés tout au long de la journée.
L’alimentation, essentielle au bon fonctionnement de nos organes
Légumes, fruits, féculents, poisson, etc., la majeure partie de ce que nous mangeons au cours d’un repas est exploitée par l’organisme. Certains organes comme le cerveau ou les intestins ont besoin de beaucoup de calories. Lipides, glucides ou protéines, ce sont eux qui, pendant la digestion, vont progressivement être transformés en nutriments. L’énergie qui découle de cette transformation permet de faire fonctionner normalement les organes de notre corps, tout en produisant de la chaleur. Grâce à elle, nous sommes en mesure de réfléchir, de faire du sport, de danser ou d’interagir avec d’autres personnes.
L’assimilation des aliments par le corps
Lors de la digestion, l’objectif de l’organisme est de transformer les calories issues des aliments en glucose, une molécule facilement assimilable par les cellules. Une fois transformé, ce dernier passe dans le sang et est transporté vers l’ensemble des organes. S’il est directement consommé, le glucose est métabolisé en pyruvate : c’est la glycolyse. Sa combustion permet ensuite de générer de l’énergie : l’ATP (adénosine triphosphate). C’est grâce à elle que la température de notre corps reste relativement stable. Lorsqu’il est en excès, le glucose est stocké dans le foie et les muscles, sous forme de glycogène. La réaction qui permet cette transformation s’appelle la glycogenèse.
La privation de nourriture par le jeûne
La pratique du jeûne consiste à se priver de nourriture sur une période plus ou moins longue. Il existe différentes formes de jeûne : le jeûne hydrique, le jeûne intermittent ou encore le jeûne sec. Leur durée dépend des objectifs du jeûneur et de sa santé globale. Lors d’un jeûne, le corps ne bénéficie plus d’un apport constant de nutriments, et donc de glucose. Pour faire face à cette privation, des mécanismes vont progressivement se mettre en place pour permettre aux organes de continuer à fonctionner correctement. On considère qu’il faut attendre 12 heures après le dernier repas avant de pouvoir parler de « jeûne ».
Les effets du jeûne immédiat : la glycogénolyse
Dès les premières heures qui suivent la dernière prise de nourriture, le corps commence à ressentir le manque de calories. Pour y remédier, il déclenche une réaction indispensable : la glycogénolyse.
Qu’est-ce que la glycogénolyse ?
Lorsqu’il n’est plus alimenté, la glycogénolyse est l’un des premiers mécanismes mis en place par le corps. Cette réaction intervient environ une demi-journée après le dernier repas et permet de continuer à générer de l’énergie. D’un point de vue physiologique, la glycogénolyse se produit au niveau du foie. En effet, c’est dans cet organe qu’est stockée une partie du glucose sous forme de glycogène hépatique. La sécrétion d’insuline diminue, pour faire place à une autre hormone, le glucagon. À l’inverse de l’insuline, qui permet de stocker le glucose dans le foie, cette hormone favorise la libération du glycogène dans le sang. Pour être assimilable par les organes, cette molécule est découpée en petits morceaux par des enzymes : c’est la glycogénolyse.
Quels sont les effets sur le corps ?
Grâce à la glycogénolyse, la glycémie, c’est-à-dire le taux de sucre dans le sang, reste stable. Cette première phase de jeûne peut provoquer des sensations de faim, liées à la variation des hormones hépatiques (insuline et glucagon). Elle peut également s’accompagner de fatigue, de brûlures d’estomac et de baisse d’énergie. Face au manque de calories, le corps sécrète de l’adrénaline, une hormone qui peut être responsable d’un rythme cardiaque plus rapide et d’insomnies.
Il faut environ 24 à 48 heures pour épuiser la réserve de sucres hépatiques. Le corps poursuit ensuite son adaptation en allant chercher de l’énergie ailleurs que dans le foie. L’organisme est plein de ressources, au sens propre du terme !
Les effets du jeûne court : la néoglucogenèse
Pour maintenir l’alimentation des organes après l’épuisement des réserves de glycogène, le corps met en place la néoglucogenèse.
Qu’est-ce que la néoglucogenèse ?
Cette phase débute entre les 2ᵉ et 3ᵉ jours de jeûne. C’est la première phase d’adaptation de l’organisme qui peut durer entre 5 et 10 jours. À ce stade, le corps commence à produire de l’énergie à partir d’éléments non glucidiques. Pour cela, il va piocher dans les graisses et les muscles. Grâce à des enzymes spécialisées, il transforme les acides aminés issus des protéines musculaires et les acides gras stockés dans les tissus adipeux en glucose1. Cet ensemble de réactions constitue la néoglucogenèse.
Quels sont les effets sur le corps ?
La néoglucogenèse est une phase importante du jeûne. En effet, c’est à ce moment-là que les « déchets » de l’organisme sont métabolisés pour être utilisés. Il peut s’agir de graisses ou de protéines usées ou pathologiques. Certains spécialistes parlent même d’« autolyse » pour faire référence à l’autodestruction des cellules. Cette phase peut s’accompagner de fatigue, de maux de tête ou de vertiges. Une perte de poids peut également être constatée, car le corps « consomme » ses propres réserves.
La crise de détoxification
La crise de détoxification ou crise d’acidose est directement liée à la transformation des déchets métaboliques par le corps. En fonction des personnes et du type de jeûne, elle est susceptible d’intervenir entre les 3ᵉ et 5ᵉ jours. En consommant ces « déchets » pour faire face à la privation de nourriture, le corps se nettoie. C’est la libération de ces toxines qui peut être à l’origine de la crise de détoxification. En effet, leur accumulation dans le sang acidifie l’organisme, ce qui peut se manifester par les nausées, des migraines, des diarrhées, des vomissements ou encore une légère fièvre. Pas de panique, c’est une phase temporaire qui n’est pas systématique, mais qui reste essentielle pour ressentir les bienfaits du jeûne.
Les effets du jeûne prolongé : la cétogenèse
Afin de limiter la consommation des protéines musculaires liée à la néoglucogenèse, un second mécanisme s’enclenche : la cétogenèse.
Que se passe-t-il pendant la cétogenèse ?
La cétogenèse se met en place en parallèle de la néoglucogenèse. Elle intervient aux alentours des 2ᵉ et 3ᵉ jours après la dernière prise alimentaire. C’est la seconde phase d’adaptation qui s’installe progressivement jusqu’au 5ᵉ jour. Cette réaction permet de limiter la fonte musculaire afin de préserver la mobilité du corps. Pour continuer d’alimenter les organes en glucose, l’organisme commence à fabriquer ce qu’on appelle les « corps cétoniques ». Il existe en trois types2 :
- les bêta-hydroxybutyrates ;
- l’acétylacétate ;
- l’acétone.
Les deux premiers éléments sont principalement utilisés par le cœur et le cerveau, tandis que le troisième provient de la dégradation de l’acétylacétate. Ils sont issus de la transformation des acides gras stockés dans les tissus adipeux, qui s’effectue au niveau du foie. Autrement dit, le corps commence à piocher sérieusement dans les graisses.
Les effets de la crise d’acétone
Lors d’un jeûne prolongé, c’est-à-dire au-delà de trois jours, le jeûneur peut devoir faire face à « la crise d’acétone ». Cette réaction est tout simplement due à la métabolisation des « corps cétoniques » dans l’organisme. En effet, la transformation de l’acétylacétate par le foie libère de l’acétone dans le sang. En fonction de sa concentration, cette molécule peut engendrer de la fatigue, des nausées, des migraines ou encore des douleurs abdominales. L’important est d’accompagner l’organisme en buvant beaucoup d’eau afin de l’aider à évacuer ces toxines.
Les effets du jeûne sur le corps
Au bout du 10ᵉ jour de privation de nourriture, le corps atteint sa phase de croisière. Les organes sont principalement alimentés grâce à la production de corps cétoniques. À noter que les besoins en sucres de l’organisme ont nettement diminué. La sensation de faim a disparu, ainsi que les effets indésirables dus au nettoyage du corps. Les jeûneurs peuvent ressentir un regain d’énergie et une sensation de bien-être liés à la stabilisation de leur état global.
Au-delà de la 5ᵉ ou 6ᵉ semaine de jeûne, le glucose est de nouveau synthétisé à partir des tissus adipeux et des protéines musculaires. C’est le signal que le jeûneur doit stopper sa pratique, au risque de dégrader ses organes vitaux.
Soulager les effets du jeûne sur le corps
Il est essentiel d’accompagner le corps tout au long du jeûne. Outre ses bienfaits, la privation de nourriture reste une pratique traumatisante pour l’organisme. Suivre une détox ou réaliser une « descente alimentaire » dans le but de se préparer est indispensable. Pendant le jeûne, veillez à boire beaucoup d’eau pour favoriser l’élimination des déchets métaboliques. Enfin, nous vous conseillons de rompre le jeûne en douceur, sans brusquer votre système digestif. Rappelons qu’il est primordial d’être à l’écoute de ses sensations afin de ne pas nuire à la santé de votre organisme.
Les effets du jeûne sur le corps se font ressentir dès les premiers jours. Ils sont liés aux différents mécanismes mis en place par le corps pour permettre aux organes de fonctionner normalement. Ces mécanismes s’accompagnent parfois de symptômes désagréables associés à l’élimination des toxines. S’ils sont également synonymes de bienfaits, il est néanmoins possible de les soulager en buvant beaucoup d’eau. Enfin, ces effets peuvent être atténués en préparant l’organisme grâce à une « descente alimentaire ». À noter également qu’un suivi médical est vivement recommandé pour toute pratique du jeûne supérieure à dix jours.
Sources bibliographiques
1 : Traité de nutrition artificielle de l’adulte 2006, p. 331
2 : Corps cétoniques — Définition [archive], sur le site journaldesfemmes.com, consulté le 5 décembre 2015
https://www.laromatheque.fr/content/20-le-jeune
https://fr.wikipedia.org/wiki/Je%C3%BBne
Arte, « Documentaire Arte, Le jeûne, une nouvelle thérapie ? »
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