Comment bien jeûner ? Voici 13 choses essentielles à savoir
A-t-on faim pendant un jeûne ? Peut-on jeûner chez soi ? Est-ce que jeûner permet vraiment de maigrir durablement ?
Depuis six ans, nous encadrons des séjours de jeûne et ce sont toujours les mêmes questions qui reviennent.
Mathilde, naturopathe, experte du jeûne et de la détox vous répond.
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1/ Pourquoi jeûner ?
D’abord, pour se mettre au repos. L’énergie de la digestion représente un tiers de l’énergie totale. Bien que cela paraisse contradictoire, ne pas manger revient tout simplement à récupérer de la vitalité.
Ensuite, le corps se purifie lors d’un jeûne. La peau, les reins, les intestins et le foie entament un nettoyage profond.
Enfin, certains troubles peuvent être améliorés par une cure de jeûne.
2/ Qu'est-ce que le jeûne peut améliorer ?
On observe très fréquemment une baisse des douleurs articulaires, une baisse (durable) de la tension artérielle, une normalisation des taux sanguins de sucre et de cholestérol.
Les allergies environnementales sont elles aussi très souvent améliorées ainsi que certains troubles de la sphère ORL comme l’asthme ou les sinusites chroniques.
Le jeûne intermittent, qui consiste à alterner des périodes où l’on mange et des périodes prolongées où l’on ne mange pas (par exemple, jeûner du soir 19 heures au lendemain 11 heures ou encore jeûner 24 heures dans la semaine) préviendrait le diabète et les risque de maladies cardio-vasculaires, le stress oxydatif et l’inflammation.
Parfois, le jeûne permet aussi une clarification des pensées, un apaisement du mental et une amélioration de l’état psychologique ou émotionnel d’une personne.
De récentes études scientifiques ont montré que jeûner lors d’une séance de chimiothérapie réduirait les risques d’effets secondaires du traitement et améliorerait son efficacité.
Malgré ces observations fréquentes, le jeûne ne remplace en rien un traitement médical, ni les conseils donnés par le médecin.
3/ Quelles sont les contre-indications au jeûne ?
Un indice de masse corporelle trop bas (incluant maigreur et/ou anorexie).
Les personnes souffrant d’un diabète de type 1 sont souvent redirigées vers un autre type de cure comme la cure de jus de légumes frais.
Le jeûne est également contre-indiqué en cas d’hypotension ou de troubles de la thyroïde.
En règle générale, les insuffisances rénale ou hépathique sont aussi des contre-indications au jeûne.
Tout cas de fatigue qui dure ou d’épuisement devrait être source de questionnement. Le jeûne sera alors remis à plus tard, une fois la personne revitalisée.
Evidemment, toute grossesse ou période d’allaitement ne peut se marier avec un jeûne.
4/ Souffre-t-on de la faim pendant un jeûne ?
Evidemment, l’envie de manger ne quitte pas si facilement nos pensées lors d’un jeûne. C’est plus le souvenir de la nourriture que la faim elle-même qui est ressenti.
Le meilleur moyen cependant pour ne pas souffrir de la faim est d’avoir les intestins vides, ce qui limitera également les maux de tête. Pour ce faire, pensez au différentes purges, l’irrigation du côlon étant la plus intéressante.
Cette pratique (si l’intestin le permet) est fondamentale avant, pendant et après un jeûne. L’eau remonte très lentement jusqu’à la valvule iléo-caecale et lorsque les sphincters nerveux du côlon se relâchent, emporte avec elle les matières (récentes et plus anciennes) collées à la paroi de l’intestin, ainsi que des cellules mortes. Un véritable soin régénérant.
Pensez aussi au chlorure de magnésium/nigari si vous ne pouvez pas recevoir d’irrigation du côlon, ou ne le souhaitez pas, et rapprochez vous d’un(e) naturopathe pour vous faire accompagner.
5/ Quelles vont être les réactions de mon corps lors d'un jeûne ?
De toute évidence, il va y avoir une perte de poids. En général, le jeûneur perd 4 à 8 kilos alors que la jeûneuse perd seulement 2 à 5 kilos.
Dans les premiers jours du jeûne, certaines personnes souffrent de maux de tête. Le sevrage du café peut causer de violentes migraines.
Il peut également y avoir des nausées, dûes aux hypoglycémies ou à la mise en circulation des toxines dans l’organisme.
Le jeûne provoque une baisse de la tension et peut occasionner des vertiges. Il est nécessaire de se relever très lentement d’une chaise ou de son lit.
Pour faire face au danger que représente la privation, le corps se met à sécréter de l’adrénaline en grande quantité, ce qui peut causer une accélération des battements du coeur.
Enfin, les sécrétions accentuées de certains neurotransmetteurs comme la dopamine et la sérotonine peuvent occasionner des sensations de grande forme physique et psychique, qui durent et s’installent après le jeûne.
6/ Jeûner pour maigrir ?
La perte de poids est souvent la motivation pour jeûner. Même si quelques kilos s’envolent, c’est surtout le nettoyage de l’organisme qui est important.
Le jeûne peut cependant servir de tremplin pour une perte de poids durable, dans la mesure où de bonnes habitudes alimentaires accompagnées d’exercices physiques sont mises en place après le jeûne.
D’après des études récentes (2016), le jeûne intermittent semble être plus efficace qu’un jeûne long pour perdre du poids. Il s’agit d’alterner de manière régulière des périodes où l’on mange avec des périodes où l’on ne mange pas.
Exemples : limiter la prise alimentaire à une période de 8 heures par jour pour 16 heures de jeûne – jeûner 24 heures une fois par semaine – manger 5 jours à sa faim et de manière très légère les deux derniers jours de la semaine (<500 cal).
7/ Que se passe-t-il dans le corps lorsque l'on jeûne ?
D’abord, le corps épuise ses réserves de glucose, la principal carburant des muscles et du cerveau. Dans un second temps, les réserves de lipides vont servir de carburant, c’est la néoglucogénèse. Le corps fabrique du glucose à partir de composés non-glucidiques.
Cette transformation peut occasionner des difficultés. Elle correspond à la phase cétogène, dont on parle beaucoup aujourd’hui car les corps cétoniques, d’après certaines études scientifiques récentes, seraient bénéfiques pour la prévention de certaines pathologies dénégératives.
Enfin, si le jeûne dure trop longtemps (un adulte mesurant 1m70 et pesant 70 kg pourrait jeûner jusqu’à 40 jours), le corps va utiliser ses protéines pour fabriquer du carburant. Le jeûne devient potentiellement dangereux. Il doit bien évidemment s’arrêter dans les limites physiologiques bénéfiques pour l’organisme. De nombreux témoignages parlent d’une faim puissante et insoutenable lorsque les lipides sont totalement épuisés.
8/ Combien de temps jeûner ?
Au minimum, il est recommandé de jeûner trois jours, ce qui semble suffire au système immunitaire pour faire peau neuve.
Pour aller plus loin, la durée idéale d’un jeûne est de 7 jours. L’organisme a alors le temps de se nettoyer en profondeur. Les cellules se renouvellent complètement (celles de l’intestin ont besoin de 72 heures par exemple).
Certaines personnes souhaitent entreprendre un jeûne plus long de 10, 15 ou même 21 jours. Il est alors recommandé d’être accompagné(e) de près par un(e) naturopathe expérimenté.
Au-delà on considère que le jeûne est à visée thérapeutique ou spirituelle et c’est un cadre médical qui est nécessaire.
9/ Comment bien préparer un jeûne ?
Il faut réduire l’alimentation progressivement, pour ne pas entrer dans la privation de manière trop brutale. La sensation de faim est moins forte lorsque l’entrée dans le jeûne est progressive.
L’arrêt des protéines animales (viandes, poissons, produits laitiers, oeufs), des excitants comme le sucre, le café, le thé et l’alcool doit se faire en priorité ( au moins 5 jours avant de commencer le jeûne).
Dans un deuxième temps, il est nécessaire d’arrêter les céréales, les légumineuses (haricots, soja, pois chiche, pois cassés, …) et les oléagineux (les noix, noisettes, amandes, …) pour ne prendre que des fruits et légumes lors des deux derniers jours qui précèdent le jeûne.
10/ Comment reprendre l'alimentation après un jêune ?
La reprise alimentaire est essentielle. C’est l’étape la plus importante d’un jeûne réussi ! On a l’habitude de dire qu’elle doit être au moins aussi longue que la durée du jeûne.
Elle doit être progressive, comme la descente alimentaire. Les fruits et les légumes frais, en petite quantité, seront privilégiés lors des deux premiers jours. Il est nécessaire de bien mâcher et de s’arrêter avant d’atteindre la satiété car l’estomac et le tube digestif ont été complètement au repos et ont besoin de temps pour relancer leur mécanisme.
Dans un second temps, les céréales, les légumineuses et les oléagineux seront réintroduits puis, en dernier lieu, les protéines animales.
Le sel est interdit jusqu’au dernier jour de reprise, ainsi que le sucre et l’alcool.
11/ Est-ce que je vais reprendre du poids après un jeûne ?
Oui et non…
Oui, si les étapes de la reprise ne sont pas respectées et si les mêmes habitudes alimentaires perdurent après la cure.
Non, si j’adopte de nouvelles manières de me nourrir et que je fais de l’exercice physique régulièrement.
12/ Peut-on entreprendre un jeûne seul(e) ou est-il préférable de jeûner dans un centre spécialisé ?
Le jeûne seul(e), est possible mais compliqué. Résister à la tentation et à la faim, à la maison, alors que les placards sont pleins et que les autres occupants se préparent des dîners alléchants peut vraiment priver le/la jeûneur(se) du fameux lâcher prise, du recul tant attendu par rapport à la nourriture que le jeûne promet.
Si vous jeûnez seul(e) nous vous recommandons vivement de le faire dans un lieu neutre (louez-vous un petit gîte dans la montagne) et dans la nature, loin des sollicitations de la ville.
A l’inverse, si vous en avez les moyens, le jeûne vécu dans un centre spécialisé, auprès de thérapeutes expérimentés et de confiance, peut être une véritable porte d’entrée vers un mieux être durable. Libéré(e) de la gestion du temps (le jeûne en offre beaucoup, le souci des repas disparaissant momentanément), guidé(e) dans des pratiques quotidiennes qui renforcent les bénéfices du jeûne (marche, yoga, écoute de soi, …) il est possible de se laisser aller et de véritablement se recentrer sur soi.
13/ Combien de fois peut-on jeûner dans l'année ?
Une à deux fois, si votre vitalité vous le permet. Si vous vous sentez en forme, vous pouvez jeûner une semaine au printemps et une semaine à l’automne, les deux saisons idéales pour cette pratique.
Si vous vous sentez fatigué(e), ne vous forcez pas sous prétexte que c’est bon pour la santé. Le jeûne a le vent en poupe mais il n’est pas une panacée c’est-à-dire qu’il ne convient pas à tout le monde, en tout temps.
Il est nécessaire d’être conseillé(e) afin que le jeûne apporte plus de bénéfices que de fatigue.
Mathilde Marecaille,
naturopathe à Biarritz
Bibliothèque :
– Le fasting, JB Rives
– L’art de jeûner, Françoise Wilhelmi De Toledo
Filmothèque :
– Le jeûne, une nouvelle thérapie, Thierry De Lestrade et Sylvie Gilman
https://boutique.arte.tv/detail/jeune_nouvelle_therapie
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