Le jeûne spirituel

Le jeune spirituel est sans doute la forme la plus connue de cette pratique. De tout temps, jeûne et religion ont été associés. De nombreuses traditions spirituelles considèrent le jeûne comme un moment d’introspection, nous permettant de nous reconnecter à l’essentiel. La pratique du jeûne spirituel s’effectue dans une démarche d’empathie, d’ouverture à l’intérieur et à l’extérieur de soi. Selon les différentes traditions religieuses qui l’encouragent, en nous privant de nourriture, nous améliorons notre capacité à nous ouvrir à la beauté, à la prière, à la méditation, favorisant notre connexion avec Dieu ou différentes divinités. Jeûne et silence sont d’ailleurs généralement associés dans la pratique du jeûne spirituel, que l’on retrouve dans les 3 grandes religions monothéistes actuelles. Retour sur le lien entre jeûne et religion à travers ses bienfaits physiques, psychiques, mais aussi spirituels.

Le jeûne spirituel, à l’origine de la pratique

Les origines et l’histoire du jeûne remontent à plusieurs millénaires. Elles montrent à quel point toutes les traditions spirituelles, polythéistes comme monothéistes, ont associé la puissance du jeûne à l’introspection nécessaire à l’élévation de la condition humaine.

Plusieurs siècles av. J.-C., d’anciens textes en sanskrit, fondateurs de traditions spirituelles qui donneront naissance, plus tard, à l’hindouisme et au bouddhisme, évoquent déjà les bienfaits du jeûne, et de l’ascèse en général. Se priver ou réduire sa consommation de nourriture est une première étape pour permettre à l’Homme de se rapprocher de sa spiritualité.

C’est également sous la forme de jeûne spirituel que la pratique se diffuse, autour du Ve siècle av. J.-C., en Grèce Antique, puis dans l’Empire romain. La privation de nourriture accompagne généralement des rituels spécifiques aux grandes fêtes religieuses.

Si jeûne et religion sont très liés, c’est aussi à cette époque que la puissance du jeûne et ses bienfaits sont reconnus et vantés par les guérisseurs et médecins, comme le célèbre Hippocrate en Grèce. Le jeûne est donc dès ses origines un remède efficace contre les affections physiques, psychiques et spirituelles des hommes.

Avec l’essor des grandes religions monothéistes, notamment la tradition judéo-chrétienne en Occident et l’Islam en Orient, la pratique du jeûne spirituel continue de se diffuser.

Selon les traditions religieuses, le jeûne spirituel n’est pas forcément un jeûne complet, mais il s’agit alors de se priver de certains produits riches comme la viande.

Le jeûne spirituel dans les 3 grandes religions

Aujourd’hui, les 3 grandes religions monothéistes que sont l’Islam, le judaïsme et le christianisme comportent chacune des moments de jeûne spirituel plus ou moins suivis en fonction des communautés. Si le sens donné au jeûne varie selon la religion, il reste une pratique commune à tous les grands courants spirituels. On ne le sait pas toujours, mais Moïse, Bouddha, Socrate, Platon, Jésus, Saint François d’Assise, le Prophète Mahomet, Gandhi et Mère Thérésa ont tous jeûné et, ce, comme partie intégrante de leur cheminement philosophique et spirituel.

Le Ramadan, le jeûne musulman

Le Ramadan est un jeûne spirituel très connu et pratiqué dans le monde entier. C’est une forme de jeûne sec intermittent. On s’y abstient de manger, de boire, de fumer et d’avoir des rapports sexuels depuis le lever jusqu’au coucher du soleil. Les prises alimentaires peuvent être effectuées pendant la nuit.

Le Ramadan est une pratique très importante dans la religion musulmane. Il est le quatrième des 5 piliers de l’Islam ! Il dure entre 29 et 30 jours au cours du neuvième mois de l’année lunaire musulmane. Cette forme de jeûne est associée à un travail sur soi, afin de développer une conscience de la souffrance des plus pauvres et de se mettre à leur service. C’est un moment où les croyants sont invités à lire le Coran, prier, offrir la charité, rendre service aux plus âgés, nourrir les plus pauvres. Le Ramadan est également associé à de nombreuses fêtes et réceptions familiales joyeuses et conviviales, à la rupture du jeûne ainsi qu’à Laïd al-Fitr, qui marque la fin du jeûne spirituel.

Le jeûne juif, taanit

Aujourd’hui, le principal jeûne juif et le seul mentionné dans la Torah, est associé à Yom Kippour, la fête du Grand Pardon. Fixé au 10 ᵉ jour du premier mois de l’année juive civile, il s’accompagne d’un jeûne complet depuis le crépuscule du soir précédent jusqu’au crépuscule du soir suivant. Pendant cette journée, on s’abstient de manger, de boire, mais aussi de travailler, de prendre un bain, d’avoir des rapports sexuels. C’est un rituel d’introspection et de retour à soi ainsi que de purification. C’est aussi le jeûne spirituel le plus suivi chez les personnes de confession juive.

Il existe 6 autres moments de jeûne juif, mais qui ne sont pas prévus par la Torah (on parle de jeûnes d’institution prophétique et d’institution rabbinique). Ils sont principalement liés à l’histoire du peuple juif, comme Ticha Béav, un événement de commémoration de deux destructions du temple de Jérusalem et différents malheurs subis par le peuple juif.

Le jeûne catholique, le Carême

Le Carême est la période de jeûne catholique la plus connue et la plus importante. Il s’agit de quarante jours d’abstinence, alternant, à l’origine, jours de jeûne complet et jours maigres, c’est-à-dire sans consommation de viande. Il symbolise la traversée du désert effectuée par Jésus après son baptême, pendant 40 jours, comme Moïse au Mont Sinaï.

Ce jeûne catholique, très pratiqué par les orthodoxes également, est associé à des temps de réflexion et de prières pour préparer la commémoration de la mort puis de la résurrection du Christ. C’est un moment de partage et de pardon. Au cours du Carême, plusieurs événements sont célébrés :

Le dimanche des Rameaux, symbolisant le jour où Jésus est accueilli en liesse à Jérusalem ;
La semaine sainte, composée du Jeudi Saint, dernier soir avant la mort de Jésus, et du Vendredi Saint, où l’on commémore sa condamnation.

Enfin, le dimanche de Pâques marque la fin du Carême et la fête la plus importante du christianisme.

Quel sens donner au jeûne aujourd’hui ?

Si jeûne et religion sont donc particulièrement liés, depuis des millénaires, la puissance du jeûne réside tout autant dans ses bienfaits spirituels que dans ses effets physiques et psychiques.

On peut pratiquer le jeûne spirituel pour se rapprocher de ses croyances. Jeûne et introspection favorisent une certaine déconnexion du monde purement matériel. En se privant de nourriture, on est invité alors à se recentrer sur l’essentiel. Le jeûne spirituel, dans toutes les grandes religions, est ainsi accompagné de pratiques de prière, de recueillement, de partage, de pardon, d’humilité ou de charité. Jeûne et silence sont d’ailleurs souvent associés dans de nombreuses retraites méditatives ou spirituelles. Enfin, le jeûne spirituel est aussi généralement l’occasion de célébrations joyeuses et conviviales au moment de sa rupture, comme le montrent les fêtes du Ramadan ou de Pâques, par exemple.

Mais aujourd’hui, même lorsqu’on n’est pas croyant, les effets spirituels du jeûne peuvent procurer de multiples bienfaits. Dans une société moderne où tout va très vite et est proposé en abondance, jeûner permet tout autant de ralentir, de se recentrer sur ses sensations que d’adopter un rythme plus physiologique et de revenir à soi. Ces principes sont au cœur même de la pratique spirituelle du jeûne à l’origine !

Enfin, lorsqu’on se demande quel sens donner au jeûne, il convient également d’en connaitre les bienfaits physiques. Ils sont variés et peuvent donc répondre à de nombreux besoins, plus pragmatiques vis-à-vis de son corps. Réduction de la tension, des allergies et des déséquilibres intestinaux, nettoyage profond ou renforcement du système immunitaire, ils sont à l’origine du succès de la pratique aujourd’hui et de la variété de formes de jeûne possibles.

Que vous souhaitiez pratiquer un jeûne spirituel ou une forme de détox du corps, l’important est de trouver le format, le séjour ou l’accompagnement qu’il vous faut pour profiter pleinement des bienfaits du jeûne.