pourquoi jeûner avec un médecin ?

De prime abord, devoir jeûner avec un médecin peut sembler contre-intuitif. La pratique du jeûne est souvent présentée comme quelque chose de millénaire et de naturel, que l’on peut facilement mettre en place, particulièrement lorsqu’on veut le faire sur une courte durée. Le jeûne a de nombreux bienfaits sur la santé et est sans danger dans la majorité des cas. Pourtant, il existe des contre-indications au jeûne si l’on présente certains problèmes de santé ou que l’on suit un traitement médical. Par ailleurs, le jeûne thérapeutique est également une pratique qui est de plus en plus reconnue, mais demande un accompagnement médical spécifique. Ce sont les deux principales raisons pour lesquelles il peut être nécessaire de jeûner avec un médecin et nous vous les détaillons dans cet article.

Au sommaire :

Jeûner avec un médecin, pour profiter des bienfaits du jeûne

Les bienfaits du jeûne

La pratique du jeûne est avant tout quelque chose de très ancien, mais aussi d’inné et naturel chez l’être humain, comme chez de nombreuses autres espèces vivantes. Il est en effet coutume pour les mammifères de cesser de s’alimenter en cas de maladies ou de blessures. Si le jeûne spirituel a longtemps été la norme pour les différentes populations humaines, ses différents bienfaits ont été tout autant pressentis dans sa pratique.

En mettant au repos une de nos activités physiques les plus énergivores, à savoir la digestion, une cure de jeûne provoque plusieurs réactions métaboliques. Ce sont elles qui engendrent ainsi les multiples effets du jeûne sur le corps,désormais régulièrement étudiés par le champ médical.

Jeûner est bon pour la santé et peut amener : 

  • une perte de poids ;
  • une amélioration du système immunitaire ;
  • la réduction de réactions inflammatoires ;
  • l’amélioration du système digestif et de l’état de la peau : 
  • la réduction de troubles artériels et cardiovasculaires
  • une augmentation de l’énergie et de la qualité du sommeil.

Ce sont par ailleurs les effets du jeûne sur l’immunité qui ont poussé la recherche médicale à se pencher sur cette pratique comme une véritable thérapie complémentaire dans le traitement de différentes pathologies. Pour autant, les effets indésirables et les contre-indications au jeûne existent, justement dans ces cas de figure.

Les effets secondaires du jeûne

Parce que la privation de nourriture engendre des réactions spécifiques de notre métabolisme pour continuer d’alimenter nos organes vitaux, il peut y avoir quelques effets secondaires lors du jeûne.

3 grandes réactions s’enclenchent, en effet, dans l’organisme en situation de jeûne :  

  • la glycogénolyse : transformation de sucres stockés dans le foie, qui apparait après 12 h sans manger ;
  • la néoglucogenèse : transformation des acides aminés stockés dans les protéines et les acides gras stockés dans les tissus adipeux, qui apparait au-delà de 24 h sans s’alimenter.
  • la cétogénèse : transformation des acides gras stockés dans les tissus adipeux en corps cétonique, qui apparait au-delà de 3 jours de jeûne.

Ce sont ces 3 réactions qui vont produire, par la transformation en énergie d’éléments déjà présents dans le corps, des effets secondaires que l’on peut observer dans la pratique : 

  • sensation de fatigue ou de faim ;  
  • nausées, vomissements ou diarrhées ;
  • fièvre ou douleurs abdominales ;
  • difficulté de concentration ou variation de l’humeur ;
  • brûlures d’estomac ou mauvaise haleine. 

Ces effets sont normalement passagers. Il est possible de les atténuer, par ailleurs, en buvant beaucoup d’eau et en prenant soin de sa phase de descente alimentaire. Leur apparition va également dépendre du type de jeûne pratiqué, intermittent, hydrique ou sec, ainsi que de la durée mise en place (de 24 h à plusieurs jours).

Les contre-indications au jeûne

Compte tenu des réactions métaboliques induites par la privation de nourriture, mais aussi des conséquences de ces réactions sur le corps,jeûner n’est pas sans contre-indication. Le jeûne le plus couramment pratiqué est le jeûne intermittent, car les contre-indications sont peu nombreuses, avec une durée de privation courte et des réactions métaboliques moins contraignantes (seule la glycogénolyse se met en place). Le jeûne intermittent, lorsqu’il est pratiqué sous la forme de fasting (16 h de privation, 8 h de prise alimentaire) n’est qu’une prolongation du jeûne naturellement provoqué par le sommeil. 

Toutefois, dans le cas d’un jeûne hydrique plus long, entre 3 jours et plus d’une semaine, les effets secondaires, selon l’état initial de l’organisme, peuvent s’avérer beaucoup plus importants. Avec la sécrétion d’adrénaline, ils peuvent ainsi conduire à : 

  • une hypoglycémie ;
  • l’accélération du rythme cardiaque ; 
  • la déshydratation ; 
  • des troubles du comportement alimentaire (ou TCA que sont l’anorexie, la boulimie, l’hyperphagie, l’orthorexie, etc.) ; 
  • la perturbation des cycles menstruels ; 
  • l’affaiblissement du métabolisme ;
  • des carences alimentaires.

Il existe donc, en conséquence de ces effets plus rares, mais bien réels, des contre-indications strictes à la pratique du jeûne. Ce sont différents problèmes de santé comme : 

  • la cachexie (perte de masse corporelle telle qu’elle ne peut être inversée à l’aide d’une nutrition adaptée, conséquence d’autres troubles, comme l’anorexie, le cancer, l’immunodépression, l’insuffisance rénale, cardiaque ou hépatique) ;
  • les troubles du comportement alimentaire ;
  • l’hyperthyroïdie non contrôlée ;
  • une insuffisance cérébrovasculaire avancée ou la démence ;
  • des insuffisances hépatique et rénale sévères ;
  • la grossesse et l’allaitement ;
  • la période de croissance (enfant et adolescent).

Dans tous ces cas, seul l’avis d’un médecin peut déterminer si la pratique du jeûne est possible ou non. Il existe aussi des situations dans lesquelles la pratique du jeûne peut justement diminuer les troubles de départ. Certaines situations médicales ou prises de médicaments n’empêchent pas totalement la mise en place du jeûne, mais il est alors indispensable de jeûner avec un médecin.

Jeûner avec un médecin, pour suivre un jeûne thérapeutique

Le jeûne thérapeutique

De plus en plus de pays, mais aussi d’institutions médicales, utilisent le jeûne dans le cadre de prises en charge thérapeutiques, en complément d’autres protocoles de soin. L’intérêt du jeûne dans le traitement ou l’apaisement de certaines pathologies ne fait plus de doutes, face aux nombreuses études menées sur le sujet. Lorsque le jeûne est réalisé sous supervision médicale pour être utilisé en prévention ou en traitement, on parle alors de jeûne thérapeutique.

On l’appelle aussi encore la méthode Buchinger, du nom du médecin allemand Otto Buchinger (1878-1966) qui a créé de nombreuses cliniques à son nom en Allemagne. Dans ce type de jeûne, la pratique est individualisée à chaque personne, induisant alors des règles différentes d’un simple jeûne hydrique et incluant la consommation de bouillons, jus de fruits ou de légumes, de miel et de liquide.

Cette forme de jeûne fait encore l’objet de multiples études et a des effets de plus en plus prouvés sur le diabète, l’arthrose, l’hypertension, les troubles digestifs fonctionnels et inflammatoires ainsi que la polyarthrite. Cependant, puisqu’il implique à la base des personnes présentant des troubles pouvant être une contre-indication à la pratique, le jeune thérapeutique doit se faire sous supervision médicale.

Dans certaines circonstances, la prudence doit rester de rigueur dans la réalisation du jeûne, particulièrement s’il y a un traitement médical préalable. Le jeûne peut en effet annuler, diminuer ou augmenter les effets de certains médicaments. Cela pourrait être dommageable à la personne, dont la pratique initiale avait pour but de la soigner ou la soulager. Pour toutes ces raisons, un jeûne thérapeutique ne peut se faire qu’avec l’accompagnement d’un médecin.

Jeûner avec un médecin, une sécurité nécessaire

Il existe différentes indications qui présentent un risque à la pratique du jeûne et doivent donc faire l’objet d’un accompagnement médical. Il peut s’agir de :

  • certaines addictions ;
  • un diabète de type 1 ; 
  • troubles psychotiques ;
  • maladies coronariennes ;
  • un décollement de la rétine ;
  • certains ulcères (gastrique, dans l’estomac ou duodénal, dans l’intestin grêle) ;
  • certains cancers.

L’utilisation du jeûne en complément de thérapie plus conventionnelle dans le traitement des cancers est de plus en plus répandue. Pour autant, il est indispensable de jeûner avec un médecin dans tous ces cas de figure.

La prise de certains médicaments est un autre élément important qui nécessite une grande prudence dans la mise en place du jeûne. En effet, les différentes réactions du corps face à la privation de nourriture peuvent anéantir, amplifier ou amoindrir les effets des traitements pris par la personne. Il peut s’agir de : 

  • médicaments anti-inflammatoires, antidiabétiques, antihypertenseurs (bêtabloquants et diurétiques), anticoagulants ;
  • médicaments psychotropes, notamment neuroleptiques et lithium ;
  • traitements hormonaux (comme les contraceptifs) ;
  • traitements corticoïdes et contre l’épilepsie.

C’est pour toutes ces raisons que Clairière & Canopée vous propose des séjours de jeûne avec accompagnement médical. Ils sont construits et organisés en collaboration avec le Dr Claire DELVAL, médecin spécialiste du jeûne et l’Académie Médicale du Jeûne. Chacun exerce sa spécialité : Clairière & Canopée organise le séjour et s’assure de votre bien-être, le Dr DELVAL prend en charge l’aspect médical de la cure, en amont et pendant toute la durée du séjour.

Jeûner avec un médecin est le meilleur moyen de profiter des bienfaits du jeûne pour apaiser certains troubles récurrents du quotidien, mais aussi de pouvoir éviter des situations risquées et contre-productives dans le cas d’un jeûne thérapeutique.

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Cures et jeûne

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